Unité de Radio-chirurgie Gamma Knife Icon
La radiochirurgie est une technique de traitement des lésions cérébrales qui utilise la convergence de multiples faisceaux de rayonnements ionisants très fins en un foyer unique coïncidant avec la cible, pour obtenir un effet thérapeutique.
Son avantage est de permettre en une opération unique, à crâne fermé, de traiter efficacement diverses lésions intracrâniennes, tout en évitant les complications de la neurochirurgie classique. Autrement dit, il s'agit d'une chirurgie, faite par les rayons Gamma qui font office de scalpel, pour éradiquer la zone malade à l'intérieur du cerveau avec une grande précision, sans léser le tissu nerveux voisin.
Le Gamma Knife Icon, dernière génération du Gamma Knife, mis en service en 2016, est un appareil neurochirurgical complexe utilisant des rayons Gamma issus de 192 sources radioactives de cobalt 60 dont dispose l'appareil. Les qualités essentielles de cet appareil sont l'innocuité, la sécurité et une haute précision submillimétrique permettant d'épargner les structures cérébrales avoisinantes à la lésion traitée.
L'intégration du système APS (Automatic Positioning System) automatisant le traitement et des techniques modernes d'imagerie médicale numérisée permet un traitement optimal en un minimum de temps.
Le Centre National de Réhabilitation et des Neurosciences est l'unique centre en Afrique et dans le Monde Arabe à disposer actuellement d'un appareil Gamma Knife Icon.
Installation d'un patient dans la machine de traitement par Radiochirurgie Gamma Knife Icon
Les principales indications de la radiochirurgie sont :
- La Pathologie Tumorale :
- Les Tumeurs Bénignes : Du fait des propriétés radio biologiques de la radiochirurgie (traitement en dose unique), celle-ci s'est révélée très efficace dans le contrôle de la croissance des tumeurs bénignes. Les principales tumeurs bénignes traitées sont :
- Les neurinomes intracrâniens
- Les méningiomes
- Les adénomes hypophysaires
- Autres : astrocytomes juvéniles, tumeurs de la région pinéale, chémodectomes, craniopharyngiomes, chordomes, chondromes...
- Les tumeurs malignes : Les résultats sont excellents dans le contrôle local des métastases cérébrales, avec une amélioration significative de la qualité de vie dans le cas de métastases multiples. En revanche, du fait de son action retardée dans le temps, la radiochirurgie Gamma Knife est retenue comme traitement complémentaire dans les autres tumeurs malignes. Les principales lésions traitées sont :
- Les métastases cérébrales uniques ou multiples
- Autres : Glioblastomes
- La Pathologie Vasculaire La radiochirurgie Gammaknife s'est également révélée très efficace en matière de pathologie vasculaire malformative.
- Les malformations artério-veineuses MAV ;
- Les cavernomes intracrâniens ;
- Les fistules artério-veineuses durales FAVD .
- La neurochirurgie fonctionnelle Indication d'origine de la radiochirurgie Gamma Knife, elle a repris de l'intérêt avec les effets démontrés de la radiochirurgie en termes de neuromodulation.
- Les névralgies faciales ;
- L'épilepsie pharmaco-résistante d'origine mésiotemporale ou secondaire à un hamartome hypothalamique ;
- La maladie de Parkinson et autres mouvements anormaux.
Son action sur les vaisseaux des malformations vasculaires induit une endarthériopathie oblitérante aboutissant à l'occlusion des malformations dans un délai de 2 à 3 ans.
Les principales lésions traitées sont :
Les principales indications de la neurochirurgie fonctionnelle sont :
1. Sélection des patients pour le traitement
Staff multidisciplinaire (hebdomadaire) pour discuter les dossiers des patients proposés pour un traitement par Radiochirurgie Gamma Knife Icon.
2. Pose du cadre stéréotaxique
Le cadre est un léger dispositif fixé sur le crâne du patient à l'aide de quatre pointes. Il est conservé pendant toute la procédure et sert de référentiel à la localisation et au ciblage de la lésion intracrânienne. (Manipulation réalisée sous anesthésie locale). Le cadre peut être remplacé par un masque selon l'indication et le désir du patient.
3. Acquisition de l'imagerie de repérage
Installation du patient pour la réalisation d'une imagerie. Le patient bénéficiera d'un examen tomodensitométrique (scanner), d'une IRM et d'une angiographie numérisée. Le choix d'une ou de plusieurs de ces modalités dépendra de la nature de la lésion à traiter. L'imagerie permettra ainsi de déterminer la géométrie, la taille et le siège de la lésion par rapport au cadre stéréotaxique.
Installation du patient pour la réalisation d'une artériographie cérébrale en conditions stéréotaxiques.
4. Planning dosimétrique
Elaboration du planning de traitement par l'équipe de radiochirurgie (neurochirurgiens, radiophysiciens, radiothérapeutes, neuradiologues) : étape clé de l'intervention neurochirurgicale, elle consiste, après transfert des images radiologiques au niveau de la station de travail, à réaliser de manière fine et précise, à l'aide d'un logiciel informatique, une dosimétrie conformationelle du volume lésionnel, à traiter.
Exemple de planning dosimétrique d'une tumeur de la glande hypophyse type adénome hypophysaire.
5. Traitement
Une fois le planning validé par l'équipe multidisciplinaire (neurochirurgiens, radiothérapeutes et radio physiciens), le patient est confortablement installé sur le lit de l'appareil et le traitement se déroule sous surveillance vidéo. La communication avec le médecin traitant est assurée tout au long de la procédure par le biais d'un microphone. L'irradiation est totalement indolore et peut durer de quelques minutes à un peu plus d'une heure voire 2 à 4 heures selon les cas.
6. Dépose du cadre stéréotaxique
Photo d'un patient sans le cadre, à la fin de la procédure, le cadre stéréotaxique est immédiatement retiré et le patient reste sous surveillance médicale pendant 24 heures.
7. Contrôle médical
Le patient est revu par le médecin traitant le lendemain du traitement, avant sa sortie. Il sera contrôlé à 3 mois, 6 mois, une année, puis tous les ans ou plus selon la pathologie traitée. L'IRM de contrôle est réalisée à 3, 6 ou 12 mois, selon le type de pathologie, puis tous les 2-3 ans.